C’est avec Enoa, véritable figure locale, que nous découvrons les richesses terrestres du sublime atoll de Fakarava.
Avec son épouse Cécile ils œuvrent pour la préservation de l’environnement avec beaucoup de ferveur et de bon sens afin de prémunir l’île de l’affluence grandissante du tourisme en tentant d’instaurer des règles notamment pour les plongeurs et les bateaux. Enoa nous raconte les plantes médicinales, les nombreuses vertus de la noix de coco, nous fais visiter une raffinerie d’huile et nous raconte l’histoire de l’île. Fakarava possède deux passes, celle du Nord, Garuae, s’avère être la deuxième plus grande au monde avec ses avec ses 1, 6 km de long. Celle du Sud, Tétamanu, est tout aussi spectaculaire et c’est de nuit que nous la découvrons pour une plongée au milieu de centaines de requins, tout à fait impressionnante.
Avec ses délicats ilots bordés de jolies plages de sable rose, Fakarava a été classé réserve de biosphère par l’Unesco et ses fonds sous-marins sont renversants de beauté et de trésors cachés comme les perles que nous allons chercher avec Hugo dans les huitres de la ferme perlière de sa pension Havaiki. C’est Laura qui trouvera la plus brillante et la plus ronde mais nous repartons tous avec notre perle, celle qui nous attendait bien sagement, blottie dans sa nacre aux couleurs arc en ciel du lagon. Avant de lever l’ancre nous allons à la rencontre de Fred, un Marquisien qui est en charge par l’Unesco de faire respecter les règles pour protéger cet atoll rare à la biodiversité exceptionnelle notamment grâce à sa très grande passe qui permet une parfaite oxygénation du lagon. Nous appareillons et mettons le cap à l’Ouest vers l’ile de Mooréa pour aller à la rencontre de Nicolas Buray, plongeur professionnel et spécialiste des requins, en particulier des citrons, il est aussi le créateur de l’ORP, observatoire des requins de Polynésie. J’avais eu le bonheur de croiser sa route il y’a dix ans.
Il nous explique qu’aujourd’hui « le feeding » nourrissage des requins est interdit en Polynésie ce qui est en soi une bonne chose car il y’avait des dérives mais qui ne simplifie pas l’aspect scientifique car il est moins aisé de les observer qu’auparavant.
Nous le suivons sur un site près de la baie d’Oponohu, la bascule arrière à peine effectuée, un requin citron vient nous rendre visite. « Il s’agit de Nenoeil » m’explique Nicolas qu’il les a pour la plupart recensés. « Je l’ai appelé comme ça car quand je l’ai vu pour la première fois en 1999, il avait une grosse cicatrice à l’œil. » Nous croiserons trois requins citron et plusieurs tortues dont une très grosse lors de cette plongée. C’est justement à la rencontre de Cécile Gaspard de l’association « Te Mana O te Moana » que nous allons le lendemain.
La célèbre clinique des tortues de l’île et sa dynamique créatrice, Cécile, vétérinaire de profession, ont recueilli plus de 500 tortues depuis 2004. La dernière arrivée, baptisée « Nautilus », a été rapporté au centre par un voilier de passage. Marion et Laura participent aux soins du matin, piqure d’antibiotique, pesage et mesurage…La petite tortue est encore bien faible. Les filles sont aux petits soins et c’est avec une véritable émotion que Marion la porte dans le lagon – un enclos a été crée – pour une première mise à l’eau réussie. Après quelques hésitations Nautilus à la grande surprise de Cécile, commence à nager à la surface même si elle a encore bien du mal à plonger. Les filles versent une petite larme.
Nous assistons ensuite au nourrissage de ses amies, dont la grosse Coralina qui a eu les deux pattes avant mangées par un requin. « Bientôt nous la relâcherons. » nous explique Cécile qui ne se contente pas de sauver les tortues mais qui effectue un véritable travail de fond dans les classes de son centre, auprès des jeunes enfants notamment, afin de les sensibiliser à la cause de ces reptiles menacés ici par le braconnage mais également par les déchets, en particulier le plastique véritable fléau pour la faune marine. Nous regagnons le bord avec tous les outils pédagogiques qu’elle a mis au point avec des artistes locaux pour sensibiliser les enfants, jeux de 7 familles, BD etc, ce qui nous permettra de parfaire nos connaissances en la matière.
C’est par Vaea Dang que nous achèverons nos rencontres Polynésiennes pour cette fois. Vaea à travers son action de UP Cycling donne une deuxième vie aux déchets, les boites de conserves, bouteilles d’hélium et autres filets de pêche sont transformés en objets utiles que je pourrais également qualifier d’œuvre d’art tant ils sont conçus avec talent. Une façon de revaloriser les déchets, en prenant le problème à la source et également de générer des vocations en créant de l’emploi. Le 26 juillet un grand ramassage s’effectuera à Moorea en partenariat avec le projet Fa’aora ce qui signifie deuxième vie en Polynésien.
« A travers le ramassage des déchets nous contribuons à, permettre la renaissance du milieu dépollué et nous offrons la possibilité aux jeunes de reprendre pied dans le monde du travail et de participer à la vie du foyer, avec une économie plus locale, circulaire, plus intrusive. Nous souhaitons contribuer à la naissance d’une génération plus responsable » m’explique Vaea.
Il faut savoir que les déchets, filets et engins de pêche, abandonnés ou perdus en mer ont un impact considérable sur la faune marine et la biodiversité en créant des phénomènes d’empêtrement. Ce risque constitue la principale menace pour les dauphins et les baleines dans le monde. Il causerait au moins 300 000 décès par an. Un grand bravo à vous tous pour vos actions essentielles qui donne l’espoir d’un monde meilleur. @asso_oceania @concretementdesign #tahitiupcycling @Temanaotemoana @nicolasburay www.requinsdepolynesie.com
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