top of page
  • Photo du rédacteurGéraldine Danon

Huahine la douce

Chacune de mes visites a Huahine relève de l’enchantement. Un lagon cristallin qui frémit sous la caresse du Maramu le vent du sud, des senteurs de Tiaré qui descendent de la vallée lorsque le soleil s’assoupit, une nature débordante qui nous envoute littéralement, c’est sans doute la plus sucrée des îles Polynésiennes, celle où il fait si bon vivre qu’on a du mal à la quitter.


Cette courte escale au paradis nous a comblés. Hier nous sommes allés rendre visite à Mélanie, une artiste peintre de grand talent à qui j’ai eu le bonheur d’acheter une toile il y a dix ans, une vue de Huahiné que j’ai accrochée dans ma cabine pour ne jamais oublier cette île à la sensualité à fleur d’eau et pour sans cesse me rappeler qu’il nous faudrait y revenir. Mélanie nous fait visiter son nouvel atelier qu’elle a construit selon le modèle des pyramides afin que le soleil s’infiltre en triangle et inonde ses toiles. Nous admirons ses dernières créations, Loup est fasciné par un tableau représentant une danse Marquisienne, une sorte de transe qu’elle restitue avec beaucoup de poésie tandis que Laura s’arrête devant le portrait d’une petite fille au regard espiègle.



Le soir venu son Tané (fiancé en Polynésien) nous mène sur le platier corallien pécher la langouste. Nous voilà embarqués dans une expédition périlleuse, il faut sillonner entre les patates de corail sans se couper, le vent est fort et le lagon est tempétueux, nos frontales nous éclairent dans la nuit noire car il faut pécher avant que la lune se lève si l’on ne veut pas revenir bredouille. Les enfants sont surexcités par cette pêche nocturne et dangereuse, Marion se faufile entre les coraux coupants mais le vent forcit, la mer se lève et nous oblige à regagner la plage. Point de langoustes pour ce soir mais nous assurons le repas. Marion attrape deux crabes que Victoire dépose dans le container qu’elle porte sur son épaule. Loup et Laura en pêchent cinq. Pour la camerawoman que je suis, la sortie s’achève plutôt mal, car une vague plus grosse que les autres me projette sur un récif, ce qui me vaudra une trentaine d’épines d’oursin plantées bien profondément dans les doigts de la main. Ce sont les risques du métier, mes doigts sont gravement amochés. Pas grand-chose à faire malheureusement et les bobos de ce genre s’infectent facilement sous les Tropiques.


De retour chez Mélanie, les enfants dégustent leurs crabes que Ruau fait juste sauter dans une sauce à base de soja. « Tout se mange nous explique t- il, je ne veux rien voir dans les assiettes, que les petites carapaces. »


Mes moussaillons qui n'ont pas froid aux yeux s’exécutent joyeusement, fiers d’avoir participé à une pêche si audacieuse, tandis que pour ma part je trempe ma main dans toutes sortes de potions acides dans le but de dissoudre les épines, bien trop friables pour être retirées à la pince. Lorsque la lune se lève nous reprenons nos scooters pour traverser cette île au charme fou et retrouver notre fier navire qui relâche dans la baie de Faré.


Suivez Mélanie sur Instagram @islandartiste ou rendez-vous sur son site internet polynesiapaintings.com



bottom of page