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  • Photo du rédacteurGéraldine Danon

Tahuata

Quel bonheur que la vie en mer, les nuits sont d’une telle douceur, bercés par le clapotis de la mer sur la coque, une légère brise s’infiltre dans ma banette et la lune entourée d’une myriade d’étoiles scintillantes me cligne de l’œil à travers le hublot.



Je pourrais rester des heures à écouter la douce mélodie de la mer traversée par quelques subtils grincements d’écoutes qui viennent ponctuer ce silence habité par les éléments. C’est exquis, des instants de plénitude absolue, j’avais presque oublié ces derniers temps, happée par l’énergie survoltée de la ville qu’une telle sérénité était à portée de main, des moments de pure simplicité, en communion avec l’univers, avec les miens, animés par une même intuition, une même quête, celle de vivre en paix, en harmonie, portés par la force de la nature époustouflante.



Les jours passent ainsi aux marquises, hier matin nous avons assisté à la messe de noël, les chants étaient de toute beauté, la grâce imprégnait la cérémonie, les femmes étaient élégantes, toutes vêtues de blancs avec une fleur de Tiaré ou d’hibiscus à l’oreille. Seuls « popas » comme on dit par ici, nous avions pleine conscience de la chance que nous avions de faire partie de cette assemblée et quand les chœurs enveloppaient la belle bâtisse en galets, les larmes me montaient aux yeux, touchée à l’âme par tant de poésie.



L’après-midi, nous avons nagé avec les raies mantas dans la belle baie de Tahuata, le long de la sublime plage de sable blanc ornée de palmiers. J’ai dansé avec elles des heures durant, les filles me suivaient en kayak, une pirogue avec quelques jeunes marquisiens nous avaient prévenus de leur présence avant de repartir, un peu craintifs :


« Elle est grosse la raie manta, on a un peu peur qu’elle nous retourne, vas y madame toi tu es dans l’eau, tu n’as pas peur »


Eh non je n’ai pas peur et comme le dit le Grand Jacques : « Gémir n’est pas de mise aux Marquises »… Ici il est plutôt question de jouir du moment présent, il sent le tiaré, la mer, et virevolte comme une raie manta, tantôt blanc, tantôt noir, mais toujours parfaitement lumineux.




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